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En aquarelle, indépendamment du fait que parfois on mouille son papier pour le tendre… il y a des techniques qui exigent que l’on travaille sur papier plus ou moins humide…
Il y a différentes phases dans le séchage progressif du papier et selon l’effet voulu on choisira le moment précis où il faut apposer le médium.
Pour mieux comprendre, nous allons immédiatement passer à l’aspect « pratique« … Prenez un papier aquarelle et posez-y une goutte d’eau… et juste à côté, étalez de l’eau au pinceau sur la feuille… On prend de l’eau du robinet, ou, encore mieux, de l’eau déminéralisée…
Voici en gros les phases que l’on peut observer :
(c’est bien plus technique que cela mais ceci n’est qu’une BASE, je développerai ultérieurement)
> EAU RESTANT EN SURFACE
> (certains Enseignants décomposent cette première étape
> en phase-lentille puis miroir mais je préfère simplifier, et
> résumer par rapport à ce que j’ai appris chez différents peintres)
> BRILLANCE DU PAPIER
> Après l’inondation initiale, l’‘eau commence à rentrer dans le
> papier et sa structure apparaît.
> PAPIER MI-MAT
> Sur papier non-tendu seuls les creux restent humides.
> Sur papier tendu, l’eau commence à entrer en profondeur dans le papier.
> Le papier brille encore un peu.
> PAPIER MAT-FRAIS
> La brillance est pratiquement inexistante à ce stade.
>
> PAPIER MAT-SEC
> En apparence le papier est sec mais au toucher on le sent
> encore humide.
> PAPIER SEC
> séchage complet à coeur.
Les débutants commencent généralement par apprendre la technique sèche, puis à mouiller une partie seulement de leur travail…
Mine de rien, l’aquarelle est très technique et ce n’est qu’au bout de quelques années d’intense pratique qu’on peut vraiment exploiter à fond les différentes techniques liées au cycle de l’eau.
Technique sèche
Elle correspond au papier tel qu’on l’achète.
La technique sèche est idéale pour les croquis aquarellés en outdoor et les motifs très dessinés par exemple les architectures. Ceux qui travaillent sur chevalet verront, en technique sèche, l’eau et le médium-transparent couler assez rapidement vers le bas du papier sans entrer en profondeur dans celui-ci. C’est également ainsi qu’il faut peindre un ciel avec forte pluie car ainsi le mouvement vertical est suggéré.
Exemple fait rapidement en gare de Bischwiller :
TECHNIQUE SEMI-HUMIDE
La technique semi-humide consiste à humidifier tout-ou-partie du papier avant d’appliquer son médium. Selon la qualité du papier, et du médium, les effets diffèrent. Cette technique permet des suprises souvent agréables au fil du travail et surtout de s’initier à la magie de la rencontre entre l’eau et le médium.
On peut combiner cette technique avec des réserves de blanc ou des réserves-par-non-mouillage-du-papier…
TECHNIQUE HUMIDE
La technique humide est idéale pour les pochades et travaux rapides. Le papier a été humidifié à l’éponge ou au pinceau avant application du médium au gros pinceau (large & plat pour le ciel, puis pinceau à lavis).
Pour un même travail, les effets seront différents selon que la papier soit légèrement incliné ou à plat.
Juste après l’application du médium, on peut faire quelques retraits à la carte bancaire. Pour les autres types de retrait, il convient d’attendre. Les différents types de retraits sont évoqués ici. Certains tableaux « modernes » se font entièrement sans pinceau, par retraits à la CB, ou à l’essuie-tout.
Il faut aussi savoir qu’il y a le faux-humide… consistant à démarrer sur papier entièrement sec et à donner l’illusion d’un travail dans l’humide. Exemple :
Dans la manière de peindre classique, on commence par la technique humide pour l’arrière-plan et on travaille progressivement en avant plan au fur et à mesure de l’évaporation de l’eau.
Exemple :
TECHNIQUE HUMIDE SUR HUMIDE
Elle nécessite un papier mouillé à coeur donc trempé. Il faut éviter de le tremper dans une douche ou une baignoire et pour ceux qui manquent de place j’ai inventé un systéme génial.
Voici un tableau exécuté en humide-sur-humide :
et un autre, plus récent :
Il n’y a pas une technique-meilleure-qu’une-autre, il faut les connaître toutes et parfois joyeusement les mélanger dans nos Créations.
Selon le papier utilisé, sa qualité d’encollage, son grammage et le traitement que vous lui ferez subir, le résultat sera différent. C’est pour cela que je recommande vivement de n’utiliser qu’une ou deux sortes de papier mais de qualité. On connaît ainsi son papier par coeur et on n’a plus à tâtonner.
Pour ceux qui n’ont pas encore essayé tous les papiers existant sur le marché et qui n’ont pas encore trouvé « LEUR » papier, voici une petite ASTUCE qui facilitera grandement les opérations…
Gardez soigneusement vos chûtes de papier et rangez-les dans un TRIEUR en indiquant la marque et le grammage.
Lorsque vous commencerez une aquarelle, sélectionnez un petit papier de même qualité, et faites-lui subir exactement le même traitement que celui que vous appliquez au travail en cours…
Les « pros » ont quant à eux une très grande marge d’un côté au moins du travail et à chaque coup de pinceau donné sur le travail correspond un coup de pinceau sur la surface-essais.
C’est une astuce largement répandue, que j’ai observée sur le terrain à la fois chez des pastellistes et des aquarellistes.
Elle s’avère particulièrement intéressante pour le travail par superposition de couches et permet d’éviter les mauvaises surprises mais aussi de tester le degré exact d’humidité du papier donc de trouver le meilleur moment pour intervenir selon l’effet souhaité (exemple : gestion des auréoles)
… à vos pinceaux… et bons essais !
Article actualisé le 13 janvier 2021
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