Teintes neutres

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article actualisé le 13 janvier 2021

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Le mot neutre, par définition, suggère que la chose ou la personne auquelle il s’applique ne penche ni dans un sens, ni dans l’autre.

Pour les couleurs ou teintes neutres, le principe est légèrement différent puisque nous gardons un peu de couleur…

Beaucoup d’enseignants, pour épater la galerie, montrent quantité de nuanciers, et vont même jusqu’à indiquer les pourcentages du médium qu’il faut « mettre » pour obtenir telle ou telle couleur. Je ne fonctionne pas ainsi : une couleur se raisonne et la même couleur doit pouvoir s’obtenir en fonction du médium dont on dispose (palette réduite ou non…). J’apprends toujours à chacun à faire par rapport à ce qu’il « a » à la fois en matériel et en potentiel…

En tant que Jury occasionnel, mon regard doit aller au-delà des effets de texture et modes… et il y a une grande vérité pourtant méconnue de la plupart des artistes :

on reconnaît la qualité d’un Artiste-peintre à ses teintes neutres.

Les premiers gris qu’on teste sont donc ceux, déjà très variés, que l’on peut obtenir avec juste les trois primaires. Le dosage dépendra du fabricant (marque) et de la qualité du médium, ainsi que de sa transparence, opacité ou propension à la sédimentation… mais très vite on pourra mixer exactement ce que l’on veut.

Une teinte neutre n’est pas forcément grise bien qu’elle puisse l’être. Traditionnellement, un gris (neutre mais chatoyant) se fabrique avec trois couleurs. Par contre, en prenant des couleurs qui ne seraient pas pures, on peut accidentellement arriver à du gris : pourquoi ? Parce qu’il faut au début s’intéresser aux références pigmentaires (indices). A titre d’exemple, un rouge peut contenir un peu de jaune, un bleu peut avoir une dose de rouge etc… Il faut juste le savoir pour les utiliser à bon escient.

A titre d’exemple, voici quelques teintes neutres faites avec trois couleurs. On remarquera qu’elles restent vibrantes et chatoyantes malgré leur neutralité (elles le sont encore plus que sur ma photo)…

Teintes neutres obtenues avec deux couleurs :
Maintenant voici quelques teintes légèrement moins neutres obtenues en partant d’une couleur pure que l’on dilue à l’eau. A ce mélange on rajoute juste une pointe de la couleur complémentaire. Pour ceux qui se demandent pourquoi je n’ai pas passé en revue la gamme verte : je n’achète pas mes verts mais je les faits sur mesure. Ils comprennent donc déjà deux teintes et ne rentrent pas dans la catégorie des mélanges que l’on peut obtenir avec juste deux couleurs. J’ai cependant utilisé un reste d’olive pour illustrer le sujet… Une couleur diluée à l’eau s’appelle une dégradée. Une couleur dégradée à laquelle on aura rajouté une pointe de sa complémentaire s’appelle « couleur rompue ».

Maintenant, on peut voir qu’avec juste deux opaques, il  y a moyen d’avoir aussi des nuances chaudes ou froides au choix, et surtout une gamme très variées de tons (je n’en ai repris ici que les principaux, dans un exercice consistant à partir de l’outremer pour trouver les tons neutres, puis trouver les mêmes en partant de la sienne brûlée). J’aime énormément les opaques même si la transparence est l’un des élements clés de l’aquarelle.

Voici un tableau où j’ai largement utilisé ce type de mélange :

Plutôt que de s’encombrer l’esprit avec des tableaux d’échantillons, il est plus efficient de comprendre comment obtenir quoi... On peut alors, dans une peinture, se concentrer après pose de lignes juste, sur ses émotions… Savoir faire chanter ses gris et ses teintes neutres… c’est aussi  mettre de la Joie dans ses Oeuvres… Et accessoirement on fait des économies, étant dispensé(e) de l’achat de toute la gamme des gris et des noirs…

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CHRISTIANE ALLENBACH RETOUR ACCUEILfacebook sous ALLENBACH CHRISTIANE WATERCOLOR